Le Premier Jour du Reste de ta Vie

27 septembre 2009, par Billy Laisser un commentaire »

Réalisateur Rémy Bezançon

Date de sortie 23.07.2008

Durée 1h50

00/20

par Billy

Le Premier Jour du Reste de ta Vie n’est pas juste un mauvais film. D’ailleurs, s’il se contentait de n’avoir rien à dire on pourrait l’oublier très vite ; mais c’est aussi et malheureusement un film qui donne la nausée. Très vite, on se demande comment adhérer à ce catalogue de sentiments binaires, ces situations aussi prévisibles, on se demande comment croire à ces jeux d’acteurs aussi bas de gamme. Même Gamblin et Breitman, pourtant censés faire figure de valeurs sûres de l’Actor Studio « made in France » sont désespérants. A leur décharge, il faut dire que le script ne sert personne : pendant près de deux heures on assiste à une succession de montagnes russes émotionnelles aussi artificielles que vaines. Par conséquent, aucun acteur n’a rien à défendre, si ce n’est une gigantesque caricature.

On aurait bien aimé épargner Bezançon (dont le premier long métrage, Une Vie en l’Air, faisait rigoler et charmait par son rythme assez trépidant) en reportant toute la faute sur son scénariste et dialoguiste. Car, il faut le savoir, pas une ligne écrite de correcte, des dérapages romantico-crado navrants (un « tu as fait couler le sang et les larmes de ma sœur » en tête de liste), des « trucs » scénaristiques nauséabonds (le jour du mariage) qui ne demandent qu’à faire pleurer dans les chaumières… Bref, l’horreur. Donc, c’est vrai, on l’aurait bien pardonné le Rémy, mais c’est totalement dépité que l’on apprend au générique qu’il est responsable de tout. Moche.

Surtout, le film dérange. Il dérange dans cette manière bon-enfant qu’il a d’absoudre la démission parentale (le père, lâche et absent, la mère impuissante et ultra possessive) et de porter aux nues un des syndromes de notre société : l’enfant-roi. Qu’il soit grotesque (la fille, pseudo rebelle névropathe), désagréable (le fils médecin, arriviste et égoïste) ou surprotégé (le raté de la famille, qui ne dit rien et n’a rien à dire), chez Bezançon l’enfant a tous les droits, et c’est trop cool parce qu’à la fin tout le monde s’entend bien. Pour couronner le tout, et ce n’est pas rien, Le Premier Jour du Reste de ta Vie agace à vouloir surfer systématiquement sur la vague d’une nostalgie moisie pour trentenaires attardés (le grunge, le concours d’air guitar, les soirées beuveries), en n’y montrant rien d’autre que ce que tout le monde sait déjà : l’adolescent est parfois beau mais quand même souvent con. En sus, la bande son, omniprésente, pas mauvaise, mais franchement envahissante, est idéale en témoin évident d’une époque où tout se consomme sans mesure, où le bruit masque mal la gêne du silence.

Sur la jaquette du DVD, on lit « Cette famille, c’est la vôtre ». La démagogie qui se dégage de cette simple phrase en dit long sur un film qui brasse avec un naturel déconcertant des événements intimes et souvent peu glorieux qui jalonnent la vie d’une famille pour en dresser des généralités de bas étage. Le Premier Jour du Reste de ta Vie est donc un film dangereux. On devrait tout simplement l’interdire aux moins de 18 ans si on ne veut pas se retrouver avec une horde de Duval dans une génération.

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1 comment

  1. Kimi dit :

    Oui à l’interdiction aux moins de 18 ans des films qui ne sont pas juste des mauvais films.

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