Kinatay

5 février 2010, par Billy Laisser un commentaire »

Réalisateur Brillante Mendoza

Date de sortie 18.11.2009

Durée 1h50

02/20

par Billy

Remettons les choses à leur place. Si Kinatay a (un peu) défrayé la chronique en fin d’année 2009, c’est pour une seule raison : un démembrement intégral de pute en temps réel. Parce qu’il est vu par des yeux (presque) innocents, parce qu’il fait suite à un vide intersidéral (près d’une demi-heure passée dans une voiture, sans un mot, sur un périphérique bouché et sale, moche), il est censé susciter l’horreur, révolter, nous alerter sur la violence du monde. Si si.

Mendoza veut « dénoncer les horreurs qui agitent le monde ». C’est lui qui le dit. Il pense qu’en filmant « en temps réel », il fait naître le suspense. Il pense que « plus le traitement est brut, plus il devient efficace. » Et comble du comble, il prétend révolutionner le film d’horreur, en faisant intervenir son crime à la fin plutôt qu’au début.

Mais Mendoza échoue point par point dans tout ce qu’il entreprend. Malheureusement, sa petite idée scénaristique ne suffit clairement pas à mettre en abîme tout un genre dont les chefs d’oeuvre, bien moins prétentieux, ne manquent pas. Que croit dénoncer Mendoza en nous exposant ce crime gore et gratuit ? Si cette débauche de violence chronométrée a un sens, c’est uniquement celui de libérer un spectateur qui n’en peut plus de se trémousser sur son fauteuil en attendant désespérément qu’il se passe quelque chose.

On passera donc rapidement sur les ambitions d’efficacité du réalisateur philippin : la vue de quelques Carpenter suffiraient certainement à le convaincre qu’en terme de film d’horreur, le sien ne laissera pas une trace indélébile. Sauf pour quelques cinéphiles snobinards qui rient certainement en société de Massacre à la Tronçonneuse en étant persuadés que c’est le pire des navets.

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